Suggestions pour les chercheurs qui travaillent avec les populations Autochtones

8e mémoire sur les Homicides Familiaux

July 2020

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Résumé

L’initiative canadienne sur la prévention des homicides familiaux au sein de populations vulnérables présente son huitième mémoire, « Suggestions pour les chercheurs qui travaillent avec les populations autochtones ». Dans ce document, Cathy Richardson nomme et dissipe des mythes entourant les peuples autochtones, et fournit un contexte pour mener des recherches en collaboration avec les Autochtones, plutôt que de les utiliser comme sujet de la recherche.

Citation suggérée :

Richardson, C. (2020). Suggestions pour les chercheurs qui travaillent avec les populations autochtones. Homicides familiaux (8). London (Ontario) : Initiative canadienne sur la prévention des homicides familiaux vulnérables. ISBN 978-1-988412-31-3
 

L’équipe de L’ICPHFPV

Codirecteurs  

University of GuelphCSSLRV logo

Myrna Dawson
Directrice du Centre for the Study of Social and Legal
Responses to Violence, Université de Guelph
Peter Jaffe
Directeur des études du Centre for Research &
Education on Violence against Women & Children
(CREVAWC), Université Western
pjaffe@uwo.ca

Équipe de gestion

Julie Poon, Coordonnatrice nationale de recherche
Anna-Lee Straatman, Gestionnaire de projet
 

Conception graphique

Elsa Barreto, Spécialiste multimédia

Traduction

Agnès Revenu

Cette recherche a bénéficié du soutien du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
 
SSHRC Logo
 

Introduction

L’Initiative canadienne sur la prévention des homicides familiaux au sein de populations vulnérables (ICPHFPV) effectue une recherche sur l’évaluation de risque, la gestion de risque et la planification de la sécurité dans le domaine des homicides familiaux, en se penchant plus particulièrement sur quatre groupes démographiques : les populations autochtones; les immigrants et les réfugiés; les collectivités rurales, éloignées et nordiques; et les enfants tués dans un contexte de violence familiale. L’ICPHFPV collabore avec des groupes autochtones dans tout le Canada pour mener à bien cette recherche.

Nous escomptons que le travail de l’ICPHFPV mettra à profit les rapports et initiatives qui, d’ores et déjà, encouragent une meilleure compréhension de la violence subie par les peuples autochtones dans le passé. Parmi les appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, plusieurs concernent l’homicide familial et la victimisation liée à la violence familiale :

  • 36. Nous demandons aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux de travailler avec les communautés autochtones pour offrir des services culturellement adaptés aux détenus en ce qui concerne, notamment, la toxicomanie, la famille et la violence familiale de même que les difficultés auxquelles fait face une personne lorsqu’elle tente de surmonter les séquelles de la violence sexuelle.
  • 39. Nous demandons au gouvernement fédéral d’élaborer un plan national pour recueillir et publier des données sur la victimisation criminelle des Autochtones, y compris des données sur les homicides et la victimisation liée à la violence familiale.
  • 40. Nous demandons à tous les ordres de gouvernement de créer, en collaboration avec les peuples autochtones, des programmes et des services suffisamment financés et faciles d’accès destinés expressément aux victimes autochtones, ainsi que des mécanismes d’évaluation appropriés.
  • 41. Nous demandons au gouvernement fédéral de nommer, à la suite de consultations avec des organisations autochtones, une commission d’enquête publique chargée de se pencher sur les causes de la disproportion de la victimisation des femmes et des jeunes filles autochtones, et sur les moyens possibles pour y remédier. Le mandat de la commission d’enquête devra comprendre, notamment :
    • la réalisation d’enquêtes sur la disparition et l’assassinat de femmes et de jeunes filles autochtones;
    • et l’établissement de liens avec les effets intergénérationnels des pensionnats autochtones (Commission de vérité et de réconciliation du Canada).

Le projet de l’ICPHFPV exige de tous les chercheurs associés au projet qu’ils suivent le cours PCAP® (propriété, contrôle, accès et possession) dispensé par le Centre de gouvernance de l’information des Premières Nations. PCAP désigne les normes stipulant comment recueillir, protéger, utiliser ou partager les données sur les Premières Nations (www. fnigc.ca).

Si nous faisons de notre mieux pour honorer ces principes, nous pensons que le fait de mener des recherches avec les peuples autochtones exige en outre une humilité culturelle et une compréhension du contexte de vie des peuples autochtones au Canada, notamment en ce qui a trait aux effets de la colonisation et des politiques subséquentes, qui ont contribué à la tentative d’éradication de nos peuples autochtones, à commencer par les pensionnats indiens, la rafle des années soixante et les politiques entourant le statut. Nous avons une obligation de mémoire historique, pour reconnaître la vérité où elle se trouve et trouver des moyens de parvenir à la réconciliation. Mener des recherches sur les peuples autochtones ne sera pas source de progrès. Les mener en collaboration et avec respect avec eux, nous l’espérons, le sera.

Cathy Richardson, une cochercheuse au sein du projet, avance les suggestions suivantes pour les chercheurs désireux de mener des recherches avec les peuples autochtones.4

Points à prendre en compte pour mener des recherches avec les peuples autochtones

La colonisation et l’évangélisation n’étaient pas bienfaisantes. Lorsqu’on analyse le comportement des agresseurs, nous constatons qu’ils sont conscients que leurs victimes ou cibles résisteront à la violence; ils cherchent donc à écraser cette résistance au préalable. C’était le but des pensionnats… supprimer la résistance des peuples autochtones pour qu’ils ne soient pas en mesure de protéger leurs terres (du vol et de l’extraction minière). Par ailleurs, il ne s’agissait pas d’éduquer les enfants ou de les aider, mais plutôt de créer une classe de serviteurs pour la classe moyenne supérieure et blanche.

  1. La plupart des auteurs de violence à l’encontre des peuples autochtones ne sont pas condamnés, punis ou réhabilités (c’est-à-dire tenus responsables). Au Canada, les prêtres qui ont commis des sévices sexuels, par exemple, bénéficient d’une certaine impunité, comme c’est le cas des hommes blancs qui agressent les femmes autochtones. Les statistiques de Holly Johnson sur l’attrition montrent que moins d’un pour cent des agresseurs sont condamnés dans les cas de violence qui sont signalés par des femmes. De plus, les hommes blancs sont moins susceptibles d’être condamnés que les hommes autochtones, qui sont souvent blâmés pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.
  2. Quand la mort d’une femme autochtone est considérée comme un suicide, cela signifie souvent que la police choisit de ne pas enquêter, parce qu’elle la voit comme étant remplaçable. Jessica Quijano, du projet Iskwe, m’a fait part de ce type de cas récemment, sur les récents « suicides_» survenus à Montréal. Il est clair que les décès ne pouvaient pas être attribuables seulement à la victime.
  3. Les Autochtones sont vos pairs, amis et voisins… nous sommes tous des êtres humains ayant des problèmes; il est donc important de ne pas pointer les autres du doigt. Nous faisons aussi partie de ce projet de recherche. Une vision utile du monde comprend la notion que « ce n’est pas parce que les gens ont des problèmes qu’ils ne sont pas corrects ». (Les problèmes proviennent de l’interaction entre les gens et les abus de pouvoir.) En qualité de chercheuses, nous ne sommes ni distinctes ni différentes de la population agressée; nous sommes peut-être juste chanceuses de compter sur plus de soutiens sociaux.
  4. La réaction hostile de la population blanche conservatrice à l’encontre de la diversité et de l’embauche axée sur la diversité montre que nous nous trouvons face à une idéologie qui dit « Je ne me sens pas privilégié(e), moi aussi je souffre »… Ce à quoi nous répondons « Le fait de ne pas être autochtone ne signifie pas que l’on n’est pas confronté(e) à l’oppression et à l’exclusion, c’est juste que ce n’est pas une forme d’oppression qui découle de la colonisation ».
  5. La psychologie, la psychiatrie et le modèle médical occidentaux sont juste des façons d’appréhender le monde; ils ne représentent pas la vérité absolue. Il existe d’autres approches, parmi lesquelles les visions autochtones du monde, le vécu des femmes, les approches narratives et les descriptions, plutôt que les catégorisations qui apposent des étiquettes.
  6. Il est important de comprendre les débats sur le terrain. Les féministes voient la violence à l’encontre des femmes comme l’indication d’une absence d’égalité de genre dans la société. Pour Femmes autochtones du Québec, il s’agit plutôt d’un « enjeu familial ». (Je pense qu’elles adoptent cette approche parce qu’elles veulent garantir que les agresseurs masculins reçoivent une aide adaptée à leur culture.)
  7. Il ne faut pas mettre trop d’emphase sur l’idée de transmission intergénérationnelle. Chaque personne est unique, et le fait de recourir à la violence ou de recevoir un diagnostic de SSPT dépend de la qualité des réponses sociales que les personnes ont reçues après avoir divulgué la violence… et non de l’acte de violence lui-même.
  8. Il faut bien comprendre toute action et interaction et les replacer dans leur contexte. Tous les comportements s’expliquent lorsqu’ils sont mis en perspective… rien n’est réellement dysfonctionnel, à l’exception, peut-être, de la violence exercée par les gens qui détiennent du pouvoir.
  9. Il faut prendre garde à l’emploi du mot traumatisme. Le choix du vocabulaire employé est une décision politique. Le langage entourant les traumatismes provient de la psychologie et de la psychiatrie et a tendance à remplacer les discours sur la violence. Si nous occultons la violence, nous risquons plus de voir les gens comme des malades mentaux.
  10. Il faut faire attention à la façon dont on parle aux femmes autochtones (ou aux femmes en général qui exercent de la violence). Les femmes qui ont recours à la violence et agressent leur partenaire masculin sont en général totalement isolées et n’ont personne pour « surveiller leurs arrières ». Les prisons de femmes sont remplies d’Autochtones qui se sont elles-mêmes protégées de la violence et, ce faisant, ont causé la mort de leur agresseur. Il est donc réellement important de ne pas mutualiser la violence et de distinguer la violence de l’autodéfense. Beaucoup de femmes autochtones sont perçues comme auteures d’agression, alors qu’elles ne faisaient que se défendre.
  11. À moins de pouvoir le définir, le terme résilience est à éviter. Qui est résilient et qui ne l’est pas? Il est important d’apprendre à distinguer la notion populaire de résilience de la résistance (quand les gens choisissent délibérément de ne pas participer à quelque chose parce qu’ils se sentent oppressés). Si quelqu’un quitte un partenaire violent et vit dans la rue, cette personne est-elle résiliente? Si elle s’automédicamente pour soulager sa douleur, est-elle résiliente? Personne ne semble être capable de déterminer si quelqu’un n’est pas résilient. Ce terme transforme la souffrance issue de la violence structurelle en qualité individuelle… par exemple en se faisant battre et en continuant malgré tout. La résilience est-elle vraiment un but, si cela demande de renforcer la capacité d’une personne à endurer plus de violence? Ce terme est un compliment, mais si nous ne pouvons pas le définir, alors il n’est pas suffisamment précis pour être utilisé dans la recherche. La résilience a par ailleurs diverses significations selon la culture. Pour Clare Brant, la résilience peut signifier, dans le nord du Québec, le fait de ne pas critiquer les gens à voix haute ou de ne pas leur dire quoi faire (ce que font systématiquement les professionnels de la santé). La résilience signifie de préserver la dignité et l’harmonie sociale.
  12. Il existe des centaines de groupes linguistiques autochtones au Canada. Le terme autochtone regroupe tout le monde, tout comme le terme européen désigne aussi bien les Irlandais que les Grecs. Dans la mesure du possible, utilisez l’affiliation tribale et les termes choisis par la personne concernée.
  13. Il faut éviter d’adhérer au discours du modèle médical occidental sur l’obésité. Le fait que l’obésité est un problème individuel dû à de mauvais choix alimentaires est un mythe. Prenons l’épigénétique et le mouvement de la positivité corporelle en exemple et ne partons jamais du principe que les femmes autochtones corpulentes ont du poids à perdre. Il est toutefois important d’effectuer une analyse de la pauvreté dans le contexte du capitalisme occidental.
  14. Il convient d’éviter les discours basés sur le pardon. Les excuses gouvernementales « à la Commission vérité et réconciliation » peuvent être importantes, mais elles placent la responsabilité du pardon sur les épaules des survivants des pensionnats, ce qui peut constituer une forme de coercition.
  15. Il faut comprendre que les peuples autochtones veulent voir le retour de certaines terres qui leur ont été volées. Être un(e) allié(e) signifie les soutenir dans cette revendication… qui impliquera une restructuration sociale majeure. Il existe des discours de type « on devrait tous être capables de vivre ensemble en paix » à l’échelle de la société, mais, parallèlement, les Premières Nations veulent aussi s’autogouverner.
  16. 16. Pour appliquer une théorie ou un outil d’évaluation, nous conseillons l’échelle de Daubert (une échelle qui évalue la fiabilité d’un outil dans certaines conditions). La plupart des évaluations ne sont pas mesurées pour des populations autochtones ou des non-blancs. La plupart recommandent de « ne pas utiliser cet outil dans des conditions de stress », alors que c’est ce qui se passe dans la plupart des évaluations.
  17. Nous devons arrêter de percevoir l’indigénéité féminine comme un problème qui contribue à la situation des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées. Le problème, c’est le nombre d’hommes désireux de leur faire du mal au Canada.
  18. Il faut rester vigilant et s’opposer à la tendance à blâmer la victime, quelle que soit la forme que cela prend.
  19. Il faut se méfier de l’éducation populaire et des approches anti-oppressives qui prétendent éduquer. Les peuples autochtones possèdent déjà une analyse critique du monde et n’ont pas besoin d’universitaires pour leur dire quoi et comment penser.
  20. Si vous voulez aider des Autochtones de la rue (le plus souvent là à cause de la violence), vous devez soutenir l’implantation de sites d’injection sûrs. En 2016, 64 000 personnes sont mortes de l’épidémie d’opioïdes (aux États-Unis). Ce nombre représente une augmentation de 540 % par rapport aux années précédentes. Les sites d’injection sont essentiels.
  21. Il existe des classes sociales au sein des communautés autochtones. De nombreux Autochtones sont instruits et travaillent dans la collectivité en général, mais aussi au sein de leur communauté.
  22. La violence n’est pas causée par la colère ou l’alcool. Beaucoup de gens sont en colère ou boivent, sans jamais agresser quiconque. On pourrait dire que la colère et l’alcool font partie de l’arsenal de la violence, sans en être la cause.
  23. Il faut se méfier des théories déterministes. Ce n’est pas parce qu’une personne est exposée à la violence qu’elle va reproduire cette violence. Cela dépend d’autres aspects, comme la présence d’un filet de sécurité sociale. L’inverse, toutefois, est vrai… presque tous ceux qui font preuve de violence ont été agressés à un moment donné.
  24. Il est important de s’informer des façons de créer un environnement et des documents culturellement sécuritaires.

Voir la Trousse d’outils pour les alliées aux luttes autochtones conçue par l’Université Concordia. https://gallery.mailchimp. com/86d28ccd43d4be0cfc11c71a1/ files/84889180-9bf0-46f2-8de0-dc932e485013/ FR_Ally_email.pdf

À propos de l’auteure

Catherine Richardson / Kinewesquao détient un doctorat en psychologie infantile et adolescente. Professeure à l’École de travail social de l’Université de Montréal, elle possède vingt-et-une années d’expérience en tant que thérapeute auprès de personnes, de familles, de femmes et d’Autochtones.

Catherine se spécialise dans les interventions auprès de diverses populations : les personnes en transition, les familles, les femmes et les Autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits). Elle a travaillé dans le cadre des services de protection de l’enfance, de la prévention de la violence et du rétablissement post-violence. Ses recherches s’inscrivent dans une approche qualitative de la violence à l’encontre des femmes, et de la violence structurelle et coloniale (comme les pensionnats et la protection de l’enfance). Elle offre des services de supervision aux thérapeutes et aux travailleurs sociaux. Catherine est cochercheuse au sein du projet de l’Initiative canadienne sur la prévention des homicides familiaux au sein de populations vulnérables.

Références

Centre sur la gouvernance de l’information des Premières Nations (CGIPN). Fondamentaux des Principes de PCAPF. Consulté à l’adresse : https://fnigc.ca/fr

Swiftwolfe. D., Shaw, L. (2019). Indigenous Ally Toolkit. Montreal Urban Aboriginal Community Strategy Network. Retrieved from: https://segalcentre.org/common/sitemedia/201819_ Shows/ ENG_AllyTookit.pdf (en anglais)

Commission de vérité et réconciliation du Canada (2012). Appels à l’action Consulté à l’adresse : http://trc.ca/assets/pdf/Calls_to_Action_French.pdf

Ressources supplémentaires

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